The ups and downs of making the world your home

Publié le 11 Mai 2019

La devise d'YFU c'est "Make the world your home" = Fais du monde ta maison. C'est une très belle devise selon moi, ça invite les jeunes à découvrir le monde, à casser les préjugés qu'ils peuvent avoir, à créer des liens avec des gens à l'autre bout du monde et à trouver tout ce qui nous rassemble plutôt que ce qui nous divise. C'est un très bon concept que je soutiens, que je défends et qui je pense, me représente bien. A vivre 3 mois en Allemagne, 11 mois en Norvège, 6 mois en Espagne, 2 ans et demi aux Pays-Bas et 5 mois en Argentine, je pense que j'ai bien fait du monde ma maison... J'ai vécu dans ces pays, j'ai passé des moments incroyables, des moments très durs émotionnellement, j'ai appris à comprendre leur langue, leur culture, leur manière de vivre et de communiquer, je me suis imprégnée consciemment et inconsciemment d'un peu toutes ces cultures et ces manières de faire. Je pense que c'est une chance et un enrichissement incroyable que jamais je ne regretterai.

Le seul problème dans tout cela, c'est que lorsqu'on est loin de chez soi, loin de sa famille, de ses amis, de ses repères qu'ils soient en France, en Norvège ou aux Pays-Bas; le problème c'est que parfois on a envie de pouvoir s'identifier à un pays en particulier, à une culture, à un évènement. Parfois on a besoin de ce sentiment d'appartenir à quelque chose de précis, de concret. En ce moment, on me demande 3-4 fois par jour d'où je suis, ou je le fais moi même en me présentant. Je dis toujours que je suis française, et c'est vrai, c'est ma nationalité, c'est le pays dans lequel je suis née et dans lequel j'ai grandi. Cependant, ce n'est pas le pays auquel je m'identifie le plus culturellement parlant (pas la culture artistique, mais la culture française). Je pense que j'ai l'ouverture d'esprit qui représente les Norvégiens, j'ai la rigueur hollandaise, la ponctualité allemande, la flexibilité espagnole... Bien sûr, on ne peut pas généraliser toute une population, tous les norvégiens ne sont pas ouverts d'esprit, tous les allemands ne sont pas à l'heure/en avance, ce sont des choses qui varient aussi d'une personne à l'autre, mais ce sont tout de même des habitudes/des caractéristiques communes.

Je pense que dans tous les pays où l'on vit, à partir du moment où on s'adapte à la culture et qu'on s'intègre à la vie du pays, il y a des aspects et des caractéristiques qui déteignent un peu sur la personne. Ce n'est pas quelque chose de mal, mais en ce moment, j'ai du mal à accepter cette partie de moi qui fait que je me sens chez moi un peu partout, et surtout que je me sens chez moi un peu nul part... Avoir plusieurs maisons c'est génial, mais ça veut aussi dire que jamais tu ne seras entourée de tous tes proches, jamais tu ne seras complétement à la maison dans un endroit, jamais tu ne te sentiras à 100% à l'aise et à 100% chez toi dans un endroit... Et je trouve cela dur à accepter. C'est une chance et un enrichissement, et si je devais choisir entre refaire les choix que j'ai fait et les changer, je referai tout exactement de la même manière, mais il y a des moments ou certaines choses sont plus dures à voir d'un point de vu ou d'un autre.

Tout cela me fait aussi beaucoup me questionner sur mon futur. Est-ce que je vais toujours avoir ce besoin de bouger, de changer d'environnement, de connaître de nouvelles choses? Est-ce que je vais toujours sentir que je ne suis jamais à 100% chez moi ou est-ce qu'il y a un moment où ce sentiment s'arrêtera? Qu'est-ce que j'ai envie de faire? Est-ce que j'ai envie de me poser dans un endroit pour de bon ou est-ce que j'ai encore de l'énergie pour arriver dans un nouvel endroit, m'adapter, m'intégrer, me faire des amis, make this place my home, et une fois que c'est fait, dire au revoir à tout le monde alors que ça fait seulement 6 mois que l'on se connaît? Combien d'au revoir est-ce que je suis encore capable de faire? Combien de semaines d'adaptation? Combien de moments de doute comme celui là? C'est dur de se retrouver confronter à ces propres rêves quand ils se transforment en difficultés et en doutes. C'est beaucoup de questions et beaucoup de réflexions qui vont suivre dans les prochains jours, dans les prochaines semaines pour arriver à savoir ce que j'ai vraiment envie de faire et ce dont je me sens capable de faire. Mais je suis prête à le faire, je vous tiens au courant de mon avancée dans les semaines qui arrivent. (Sinon, je vais très bien hein, j'ai peu de temps pour moi, du coup dès que j'ai une seconde, je me mets à réfléchir et ça prend des proportions énormes haha).

 

YFU's motto is "Make the world your home". I think it is a very nice one and that it invites young people to discover the world, forget about the prejuidice they might have, help them create relations with people from the other side of the globe and find what brings us together instead of what divides us. I think it's an amazing concept and I will forever support and defend it. I also think it's something that caracterizes me quite well. Living 3 months in Germany, 11 months in Norway, 6 months in Spain, 2 years and a half in the Netherlands and 5 months in Argentina, I think I've been more or less making the world my home... I lived in these countries, spent amazing moments, and very tough ones as well, I learned the language, the culture, the way of living and of communicating, and counsciously and uncounsciously immerged myself a bit in all those cultures and ways of doing things. I think it's a chance and a personal gain that I don't/won't regret.

The only problem with all of this is that when you're far from your friends, your family, what you know wherever it is, sometimes you need to feel like you belong to something specific and concrete. Right now I get asked 3-4 times a day where I'm from. I always say I'm from France because it's true, it's my nationality, it's the country in which I was born and grew up. But I can't help thinking that I'm half lying while saying that because this is not the culture I identify the most with. I think I'm as open minded as Norwegians, as good with deadlines as the Dutch, as on time as Germans, as flexible as Spaniards (when it comes to adapting myself, not to organizing things)... Of course you cannot generalise a whole population, all Norwegians are not open minded, all Spaniards are not flexible, it changes from one person to the other, but those are comon habits/caracteristics let's say.

I think that in all the countries one lives in, in which one adapts itself to the culture and integrates itself in the life of the country, there are aspects and caracteristics that will influence the person. It's not anything bad, but right now I'm having a really hard time accepting this part of me which feels at home everywhere and nowhere at the same time.... Having several homes is great, but it also means that you will never be able to have all your loved ones reunited at the same spot at the same time, you will never completely feel at home anywhere and never 100% comfortable.... And I find it hard to accept. It's a huge chance to be able to say such a thing and if I had the possibility between re-doing everything as I did (living in all those countries) or changing it completely, I would do everything in the exact same way. But sometimes it's harder to see and accept some aspects of your life.

All of this is leading me to questioning myself a lot on my future. Will I always feel like I need to move around, change environments, get to know new things? Will I always feel like I'm not 100% home or will this feeling fade away? What do I want to do? Do I want to settle down somewhere for good or do I still have energy to get in a new place, adapt and integrate myself, make new friends, make this place my home and once this is all done leave when it's barely even been 6 months? How many more goodbyes will I emotionally be able to say? How many weeks of adaptation? How many moments of doubts like this one? It's hard to see all your dreams transform into fears and doubts... Those are a lot of questions and reflexions that I will have to do in the upcoming weeks to figure out what I feel capable of doing and what I really want to do. But I think I'm ready to do it and I'll let you know what emerges from these reflextions. (In other news, everything is going well, I'm just overthinking a bit when I get a minute off).

Rédigé par Tiffanny

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